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28.4.05

Portretul Presedintelui Basescu din Le Monde

Portrait
Traian Basescu, Roumain transatlantique
LE MONDE | 25.04.05 | 14h15 • Mis à jour le 25.04.05 | 14h15

h bon, il y aura une photo, s'exclame le président roumain Traian Basescu. Alors je vais mettre ma veste !" Derrière son bureau en bois de noyer, l'ancien commandant de vaisseau reconverti dans la politique parle sans détour. Volontiers direct, jouant sur la cordialité, il multiplie les gestes pour convaincre et s'enflamme. Depuis son élection à la présidence roumaine, en décembre 2004, il s'efforce de tenir à distance son paquet de cigarettes, de quoi rendre un peu nerveux.

Lorsqu'il exprime son rêve le plus cher, ses doigts dessinent en l'air le contour d'une géographie secrète. "La mer Noire sera une nouvelle Méditerranée !", affirme-t-il après avoir évoqué les changements politiques survenus en Ukraine, en Géorgie et en Moldavie.

Traian Basescu rêve d'une Roumanie puissante depuis que les pays riverains de la mer Noire ont pris leurs distances avec Moscou. Après avoir sillonné mers et océans et suivi une trajectoire politique atypique, l'ex-marin arrime aujourd'hui son pays à l'Union européenne en signant, lundi 25 avril, à Luxembourg, le traité d'adhésion auquel aspirent 22 millions de Roumains depuis la chute de la dictature communiste, il y a quinze ans, et qui sera effectif le 1er janvier 2007.

"Le traité de Yalta nous a fait une injustice qu'efface celui de Luxembourg, dit-il. Aujourd'hui, soixante ans après Yalta, nous sommes enfin de retour à la maison." Son ambition ? Débarrasser son pays du "système salopard" qui en a fait le champion de la corruption et réapprendre à ses compatriotes le respect de soi-même. "Nous avons gardé la tête baissée pendant quarante-cinq ans de communisme et nous avons avalé n'importe quoi sur la soi-disant révolution roumaine pendant quinze ans", déplore-t-il.

Après une demi-heure d'entretien, le président enlève sa veste. Décidément le costume obligé des présidents l'agace. Souvent, avoue-t-il, il enfile un T-shirt et son blouson de cuir, monte dans sa petite Skoda et démarre quand ça lui chante, au grand désespoir des services de sécurité. "L'intimité, il faut la défendre." Ses collaborateurs ont dû s'adapter au style de cet homme qui refuse de se plier à l'appareil.

Il marque sa différence sur un échiquier politique dominé jusqu'en décembre 2004 par les héritiers du parti et de l'administration communistes. Son succès est reconnu par ses adversaires dont certains ont commencé à imiter son style. Il y a déjà un "avant-Basescu" et un "après-Basescu" dans la politique roumaine. Au palais présidentiel, il demande des notes courtes et concises à ses conseillers. Comme si chaque minute de l'emploi du temps de cet homme pressé, qui promet de démanteler les réseaux mafieux qui gangrènent son pays, était précieuse et irremplaçable.

Les Roumains veulent croire à ses promesses. Sa détermination plaît. Lui fixe ses interlocuteurs de ses yeux bleu clair et leur fait comprendre qu'il est là, à l'écoute. Ses discours électrisent, comme il l'a prouvé lors d'une campagne électorale où il s'est battu en solitaire contre le parti le plus puissant de Roumanie et la majorité des médias sous contrôle. Son secret ? "Je dis ce que je pense et je crois à ce que je dis." Au grand regret de ses adversaires, héritiers de la nomenklatura communiste et de l'appareil répressif de la Securitate, l'ancien capitaine de vaisseau a pris l'habitude de gagner ses batailles. "Quand tu vis entre la mer et le ciel, dit-il, la seule chose qui te tient en vie, c'est la conviction que tu accompliras ton voyage. En politique, c'est pareil."

Une formule qui semble lui avoir réussi puisque, jeune secrétaire d'Etat en 1990, il devient ensuite ministre des transports dans plusieurs gouvernements, puis maire de Bucarest en 2000, avant de s'installer, à l'âge de 53 ans, dans le palais présidentiel. Sa recette : ne jamais lâcher, lorsqu'une décision a été prise. A la mairie de Bucarest, il décide de supprimer les 200 000 chiens errants de la capitale et se retrouve au coeur d'un scandale international après que Brigitte Bardot l'a accusé de "lâcheté" et de "tyrannie". "J'ai été élu par les Bucarestois, non par les chiens", lui a rétorqué l'ancien maire. Devenu leader de l'opposition, Traian Basescu résiste aux énormes pressions que le gouvernement exerce sur lui à travers les médias. Sa tactique ? "Plus on me frappe, plus on me renforce", avoue-t-il. En décembre 2004, ce social-démocrate adopte, comme l'opposition ukrainienne, la couleur orange, et balaie du pouvoir l'héritier du parti communiste.

Il affirme haut et fort sa préférence pour "un partenariat privilégié avec les Etats-Unis et la Grande-Bretagne". Il rompt la tradition qui aurait voulu que sa première visite à l'étranger ait lieu à Paris et s'envole pour Londres, Washington, Kiev, Moscou et Berlin, où il ne passe pas inaperçu. Le 9 mars, en visite dans la capitale américaine, il pose une carte sur le tapis du bureau ovale de la Maison Blanche et dévoile à George W. Bush sa vision de la mer Noire. "Condi, vient voir !, s'exclame le président américain en appelant la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice. C'est vraiment intéressant." Certifié Traian Basescu.

Depuis, le président roumain est catalogué proaméricain et antieuropéen. La diplomatie française aurait préféré qu'il perde les élections et Paris lui fait savoir que "la Roumanie devrait avoir des réflexes européens". "J'en ai assez d'entendre l'injonction : choisissez entre l'Europe et l'Amérique ! Nous sommes un Etat européen qui entretient une très forte relation transatlantique."

Après la signature du traité de Luxembourg, la Roumanie devra prouver qu'elle est en bonne voie sur le chemin des réformes avant l'intégration effective, fixée au 1er janvier 2007. D'ici cette échéance, le président a fait son pari : "Un homme pauvre et humilié ne peut être ni heureux ni digne, lance-t-il. J'espère apporter aux Roumains le minimum de prospérité pour qu'ils retrouvent leur dignité. Je veux leur rendre le sourire."

Mirel Bran
Article paru dans l'édition du 26.04.05



Traducerea din ziarul Ziua, 28 aprilie 2005:


"A!, se face o poza - exclama presedintele roman Traian Basescu -, atunci am sa-mi pun haina!" Din spatele biroului sau de nuc, fostul comandant de vas convertit la politica se exprima fara ocol. Incantat sa fie direct, mizand pe cordialitate, isi inmulteste gesturile pentru a convinge si se inflacareaza. De la alegerea ca presedinte, in decembrie 2004, se forteaza sa-si tina la distanta pachetul de tigari, ceea ce il face un pic nervos. Cand isi exprima visul cel mai drag, degetele ii deseneaza in aer o geografie secreta. Marea Neagra va fi o noua Mediterana, afirma el, dupa ce evocase schimbarile politice intervenite in Ucraina, in Georgia si in Moldova. De cand tarile riverane ale Marii Negre au luat distanta de Moscova, Traian Basescu viseaza o Romanie puternica.

Dupa ce a batut mari si oceane si a avut o traiectorie politica atipica, fostul marinar isi ancoreaza acum tara la Uniunea Europeana, semnand luni, 25 aprilie, la Luxemburg, Tratatul de aderare, la care, de la caderea dictaturii comuniste, in urma cu 15 ani, aspira 22 de milioane de romani si care va deveni efectiv la 1 ianuarie 2007. Tratatul de la Yalta ne-a facut o nedreptate, pe care cel de la Luxemburg o sterge, spune el. Astazi, la 60 de ani de la Yalta, ne intoarcem in sfarsit acasa.

Dupa o jumatate de ceas de convorbire, presedintele isi scoate haina. Hotarat lucru, costumul obligatoriu al presedintilor il agaseaza. Deseori, marturiseste, isi pune un tricou si geaca de piele, se urca in mica lui Skoda si porneste cand are chef, spre marea disperare a serviciilor de securitate. Intimitatea trebuie aparata.

Colaboratorii au fost nevoiti sa se adapteze stilului acestui om care refuza sa se supuna aparatului. Romanii vor sa-i creada promisiunile, fermitatea lui place, isi fixeaza interlocutorii cu ochii lui albastru deschis si ii face sa inteleaga ca este acolo, ii asculta. Discursurile lui electrizeaza, cum a dovedit-o intr-o campanie electorala in care s-a batut de unul singur impotriva celui mai puternic partid din Romania si a majoritatii mediilor sub control. Secretul lui? "Spun ce gandesc si cred ce spun". Reteta lui: "sa nu renunti niciodata cand a fost luata o hotarare". La Primaria Bucurestilor a decis suprimarea celor 200.000 de caini fara stapan din Capitala si s-a trezit in centrul unui scandal international, dupa ce Brigitte Bardot l-a acuzat de lasitate si de tiranie. Am fost ales de bucuresteni, nu de caini - i-a raspuns laconic fostul primar.

Devenit lider al opozitiei, Traian Basescu rezista enormelor presiuni pe care guvernul le exercita asupra lui prin intermediul media. Tactica lui? "Cu cat sunt lovit, cu atat ma intaresc", marturiseste. In decembrie 2004, acest social-democrat adopta, ca si opozitia ucraineana, culoarea portocalie si il matura de la putere pe mostenitorul Partidului Comunist. Isi afirma sus si tare preferinta pentru un parteneriat privilegiat cu Statele Unite si Marea Britanie. Rupe traditia dupa care prima lui vizita in strainatate ar fi trebuit sa aiba loc la Paris si zboara la Londra, Washington, Kiev, Moscova si Berlin, unde nu trece neobservat.

La 9 martie, in vizita in capitala americana, pune o harta pe covorul Biroului Oval de la Casa Alba si-i infatiseaza lui George Bush viziunea lui despre Marea Neagra. Condi, vino sa vezi - exclama presedintele american, chemand-o pe secretara de stat Condoleezza Rice - este chiar interesant. Autentificat Traian Basescu. De atunci, presedintele roman este catalogat pro american si antieuropean. Diplomatia franceza ar fi preferat ca el sa piarda alegerile si Parisul i-a facut cunoscut ca Romania trebuie sa aiba reflexe europene. "M-am saturat sa aud ordinul: alegeti intre Europa si America, suntem un stat european, care intretine o foarte puternica relatie transatlantica - spune Basescu. Dupa semnarea Tratatului la Luxemburg, Romania are de dovedit ca este in directia buna a drumului de reforme, inainte de integrarea efectiva, fixata la 1 ianuarie 2007. De acum pana la aceasta scadenta, presedintele si-a facut pariul: Un om sarac si umilit nu poate fi nici fericit, nici demn. Sper sa le aduc romanilor minimul de prosperitate pentru ca ei sa-si regaseasca demnitatea. Vreau sa le redau zambetul".

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